
Les chercheurs proposent donc que la schizophrénie tout comme l'autisme
pourraient être causées par une réponse inflammatoire anormale pendant la
grossesse. Cette cause commune expliquerait que les deux maladies
partagent plusieurs caractéristiques.
Lorsque le foetus fait face à une infection in utéro, son système immunitaire et celui de sa mère réagissent en déclenchant une réponse inflammatoire. D'ailleurs, des études épidémiologiques ont démontré que les risques de schizophrénie étaient plus élevés si la mère était infectée pendant la grossesse avec différents pathogènes. De la même façon, l'exposition à certains microbes avant la naissance est associée à l'autisme.
Voici donc l'hypothèse des chercheurs pour expliquer ces observations. Lors d'une infection, des molécules favorisant l'inflammation sont sécrétées et interfèrent alors avec le développement du cerveau du foetus. En effet, ces molécules pro-inflammatoires joueraient un rôle important dans le développement des neurones. Selon le type d'anomalies inflammatoires et les prédispositions génétiques de l'enfant, celui-ci pourrait développer alors soit la schizophrénie, soit l'autisme. Cette hypothèse a d'ailleurs été confirmée en partie par certains
résultats de recherche. Par exemple, si la mère a un niveau élevé de
molécules pro-inflammatoires pendant sa grossesse, son enfant a plus de
risques de développer de la schizophrénie
La schizophrénie affecte environ 1% de la population alors que l'autisme touche environ 0,5 à 1 % des enfants. Cette dernière maladie serait toutefois en progression d'environ 15 % par année. L'hypothèse présentée par les chercheurs de Zurich permettra peut-être d'établir de nouvelles stratégies pour prévenir le développement de ces deux maladies.
Références: MEYER, URS; FELDON, JORAM; DAMMANN, OLAF. Schizophrenia and Autism: Both Shared and Disorder-Specific Pathogenesis Via Perinatal Inflammation? Pediatric Research. 69(5 Part 2):26R-33R